Mondialisation - Tendances, défis, obstacles
1. Introduction
*2. Définition
*3. Racines et évolution – une réalite imperceptible
*4. Impacts sur l’économie, la politique, la technologie, la culture
*Impacts sur l’économie
*Impacts sur la politique et le système démocratique
*Impacts sur l’environnement social
*Impacts sur la technologie
*Impacts sur l’environnement
*Impacts sur la culture
*5. Opportunités et risques
*6. Attitudes
*7. Tendances, défis, obstacles
*8. Conclusion
*
Il ne se passe pas un seul jour sans que l’on parle de la mondialisation. En effet, ce phénomène est constamment présent par le biais de regroupements d’entreprises, par les organisations supranationales, par Internet…
Un destin, une fatalité? Comme souvent face à des phénomènes nouveaux ou qui le semblent, on se sent déstabilisés et insécurisés. Que va-t-il se passer?
Certains voient la mondialisation comme une opportunité, d’autres comme un cauchemar. Ni l’une ni l’autre de ces visions n’est entièrement correcte.
Dès lors que l’on parle d’un phénomène si connu, est-ce que l’on sait vraiment de quoi il s’agit? D’où provient-il? Quelles sont ses racines? Et quel est son impact sur la vie de tous les jours, sur l’économie, la politique? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce phénomène? Pourquoi les attitudes divergent-elles? Que nous réserve l’avenir?
Cet article essaiera de répondre de manière non exhaustive à toutes ces questions en analysant tant les côtés positifs que les effets négatifs.
2. DéfinitionSelon Webencyclo1, la mondialisation est une "notion économique désignant l'interdépendance croissante des marchés et des acteurs, États ou entreprises, réseaux ou individus, et traduisant l'anglais "globalization". Par extension, la notion renvoie aux tendances similaires à l'oeuvre dans des domaines aussi divers que les relations entre États, les flux culturels ou l'homogénéisation grandissante des opinions publiques. Fondement premier, la mondialisation des réseaux de communication, qu'il s'agisse des médias ou d'Internet, amplifie la diffusion de l'information et accroît ces multiples interdépendances".
3. Racines et évolution – une réalite imperceptible2La mondialisation possède des racines assez anciennes contrairement à ce que l’on pourrait croire. En effet, dès le XVe siècle, on assiste progressivement au découplage entre la religion et la science (Galilée), à la rationalisation de la vie, à la naissance de l’individualisme (Luther, Erasme). Parallèlement, le capitalisme et la démocratie commencent à se développer en tant que systèmes à part entière. Les colonisations complètent l’époque en mettant en évidence la soif de découvertes et de conquêtes de l’homme. La Révolution Industrielle fait ensuite son apparition (développements économique et technologique rapides, Adam Smith, économie de marché). Le début du XXème siècle débouche sur l’avènement de la liberté d’expression ainsi qu’une expansion économique et technologique mais aussi la montée du communisme, les deux Guerres Mondiales et la crise de 1929.
Le commerce dans la croissance économique mondiale représente une constante depuis 1950 avec une progression de 10% par an, alors que la production n'a progressé que de 6% sur la même période. Bien que la croissance fût fortement dépendante d’autres facteurs (marchés intérieurs, consommation), les échanges n’ont pas moins joué un rôle essentiel. La création de plusieurs organisations comme l’OCDE ou la Communaute Européenne ont favorisé encore les échanges entre pays.
L'accroissement de ceux-ci depuis 1970 s'est plus fait dans le sens de la régionalisation que de la mondialisation. Le commerce intra-européen ne représentait ainsi que 35% des échanges totaux des États européens en 1958, contre 60 % aujourd'hui.
Les années 70 ont aussi été marquées par l'internationalisation des entreprises et l'ouverture croissante des marchés domestiques. Les années 1980 sont, quant à elles, le symbole d’une libéralisation encore plus poussée. La mondialisation des économies, c'est-à-dire le même processus, mais accéléré et approfondi en raison de la plus grande mobilité des ressources et d'une concurrence accrue, a succédé à l’internationalisation des entreprises. Parallèlement aux progrès du commerce, la levée des restrictions nationales sur les investissements a accru l'homogénéisation des marchés: c'est l'émergence du concept de "consommateur mondial".
Afin d’être plus compétitives sur un marché de plus en plus global, les entreprises délocalisent les unités de production dans des pays où la main-d'oeuvre bon marché abonde, ce qui n'est pas sans conséquence sur l'emploi dans les pays industrialisés. En ce sens, la mondialisation désigne non seulement l'interpénétration et la mise en concurrence des systèmes productifs, mais encore l'interdépendance des économies et des politiques.
L’OMC, fondee il y a quelques années, représente l’aboutissement de plusieurs "rounds" successifs du GATT qui ont induit l'abaissement progressif des tarifs douaniers sur une vaste échelle, stimulant le commerce mondial.
Cette ouverture des économies nationales s'est accompagnée d'une libéralisation et d'une informatisation complète (depuis 1987) des marchés financiers. Cette évolution réduit considérablement la marge de manoeuvre des banques centrales dans la détermination des politiques monétaires.
La modernisation des marchés financiers s'imposait comme support de cette réorientation des besoins de financement entrainés par la mondialisation. Cette évolution est caractérisée par trois phénomènes connus sous le nom de "trois D": décloisonnement des marchés, "désintermédiation", déréglementation.
Ces évolutions radicales ont été accompagnées d'une explosion de l'activité financière: l'apparition de nouveaux marchés (destinés à couvrir les risques de taux d'intérêt ou de change) s'est doublée d'une croissance très élevée des transactions. Leur volume sur le marché mondial des devises a ainsi quadruplé de 1980 à 1995: il atteignait plus de 1000 milliards de dollars par jour à cette date.
Cette évolution de l'économie mondiale repose en partie sur l'extension des réseaux de communication et d'information en tout genre. Au premier rang se situe Internet, les nations deviennent ainsi perméables et les possibilités de simples individus s’accroissent considérablement.
La mondialisation de l'information conduit à l’abolition des frontières et autres limitations territoriales. Face à l'ouverture des économies et aux ressources des individus ou groupes d'individus (ONG, réseaux de solidarité, etc.), les États ne semblent plus être les acteurs uniques du système international.
À côté de l'Europe, le continent nord-américain s'est également constitué en zone de libre-échange. De plus, le commerce interasiatique n'a cessé de croître. Il semble donc que l'on assiste, à la fin du XXe siècle, à l'émergence d'une "triade" économique (Europe, Asie, Amérique du Nord).
Les développements précédents doivent cependant être nuancés. Les désordres et les coûts de transition générés par la mondialisation, en termes de chômage et de compétition accrue, suscitent de la part des sociétés civiles des demandes en direction de l'État, sommé de mettre en place des barrières et des freins à ce qui est communément appelé "l'ultralibéralisme".
Parce qu'elle désigne des réalités disparates, la notion de mondialisation apparaît hétéroclite, rassemblant des phénomènes simultanément et universellement à l'oeuvre, et qui, néanmoins, sont peut-être porteurs de conséquences divergentes.
La mondialisation de l’économie montre que le centre du pouvoir économique change au fil du temps. De l’Europe, il est passé aux Etats-Unis, des Etats-Unis il se transferera probablement en Asie.
A chaque changement de pouvoir, l’interdépendance devient toujours plus grande. L’économie se mondialise rapidement. Le commerce n’est pas le seul domaine touché, la production et la consommation en font aussi partie. Le monde est devenu un marché unique pour les entreprises. Par ailleurs, les individus sont plus mobiles, de même les capitaux et les crises suivent un mouvement identique.
Le poids et la signification particulière que possède l’économie dans notre société implique que la globalisation soit un aspect essentiel du système. Le commerce a toujours été la caractéristique de l’économie quelles que soient les distances qui séparent les acheteurs des vendeurs.
Le concept du libre-échange est nettement plus récent et comprend les relations entre le commerce et la formation des Etats. A travers celles-ci, l’ordre économique était en principe déterminé et délimité par le pays. Il imposait des limites et des contraintes sur la conduite des affaires avec les autres pays. Après la 1ère Guerre Mondiale, le GATT a été fondé afin de promouvoir le libre-échange et de réduire les entraves au commerce mondial.
La mondialisation de l’économie a aussi été favorisée par la libre circulation des capitaux. La libéralisation a permis la réalisation d’un marché financier global. A côté du libre-échange et de la libre circulation des capitaux, la promotion des investissements directs dans les autres pays, grâce aux accords de protection de l’investissement, a eu une forte influence sur la mondialisation de l’économie.
Paralèllement au GATT qui est devenu maintenant l’OMC, des accords régionaux ont eu un effet positif très important sur l’intégration des économies. Les plus spectaculaires ont été ceux du marché européen unique, de la NAFTA (North American Free Trade Association), du MERCOSUR en Amérique Latine et de l’ASEAN en Asie.
La dérégulation a aussi été un des facteurs favorisant la mondialisation. Elle représente quelque peu la croyance que le marché va s’équilibrer de lui-même. Elle n’est pas seulement essentielle pour les économies domestiques mais aussi pour leur participation à l’économie mondiale. Un autre phénomène reflétant la force du marché est la privatisation des entreprises publiques dont le résultat fût des gains énormes d’efficacité bien que certains usagers subissent les revers de cette recherche de rentabilité.
La mondialisation de l’économie est aussi observable par le biais de la structure des entreprises. On peut en effet distinguer plusieurs stades:
On peut donc dire que les entreprises multinationales ont contribué au développement de la mondialisation de l’économie et vice versa. Il s’agit en fait d’un processus en boucle, l’un entraînant l’autre.
Impacts sur la politique et le système démocratique4
Le mot mondialisation a gagné ses lettres de noblesses en 1989 seulement. Pourquoi?
Après la 2ème Guerre Mondiale, quelques signaux ont marqué la naissance d’un nouveau concept: le premier est apparu vers le milieu des années 60, lorsque McLuhan a publié son livre intitulé "The Global Village". Il y observe l’impact mondial de notre culture de consommation et de divertissement. Le second signal a été donné par le Club de Rome dont la publication du rapport "Limits to growth" concernait l’épuisement des ressources naturelles et la nécessité de mettre un frein à ce problème. Le troisième signal est encore un livre: "The Third Wave" d’A. Toffler sur l’intégration de la technologie et des communications.
Ces signaux datent d’une génération mais sont significatifs de ce qui se passe de nos jours.
Le concept de la mondialisation est actuellement défini comme un processus primaire qui a des conséquences sur la société.
La mondialisation a donc connu son avènement après la chute du communisme qui s’est concretisée en 1989. La division qui avait dominé le monde depuis la Charte des Nations Unies de 1945 n’existait donc plus.
L’accroissement de la mobilité ainsi que l’internationalisation du commerce, des capitaux et des individus impliquait la constitution d’organisations consultatives. Les besoins de contacts intergouvernementaux créent une explosion dans le nombre d’institutions et d’organismes. Celles-ci sont d’une importance cruciale. La politique est ainsi sujette à la globalisation à un plus haut degré. Le fait que les pouvoirs nationaux soient incapables de gérer les problèmes internationaux appelle une coordination et une consultation mondiale.
Dans les années 90, l’économie de marché et la démocratie semblaient accessibles à tous les pays. Si on regarde maintenant la carte politique, on voit que la fin de la guerre froide a engendré d’autres différences remarquables: avec la chute du communisme et la force de leur économie, les Etats-Unis sont plus que jamais le pays "leader"; la Chine a prouvé qu’elle était capable de réaliser une croissance phénomenale bien que son économie soit un mélange instable d’économie de marché et d’anti-démocratie; la réunification de l’Allemagne a transformé ce pays autrefois divisé en une puissance économique à l’échelle européenne.
La mondialisation modifie le caractère de l’Etat-nation. Le domaine de la politique qui était clairement attribué à la sphère domestique, selon le modèle traditionnel, devient sujet à des négociations internationales.
Les institutions nationales telles que les régulations anti-cartellaires ou la securité des droits de propriété doivent être cohérents avec un système de libre marché. Il s’agit d’un aspect plutôt problématique pour les pays effectuant leurs premiers pas dans l’économie mondiale.
Le pouvoir de négociation 5 et d’intervention des individus et des entreprises dans le débat public est plus fort. En effet, ils peuvent affirmer leur position en démissionant de la société ou en exprimant leurs opinions avec plus de pouvoir étant donné que l’option de sortie est devenue crédible. En termes de discours politique, l’amélioration de cette possibilité de sortie est significative car les facteurs mobiles (entreprises et individus) peuvent choisir de ne plus participer à la construction de la communauté et ne plus contribuer financièrement. Le spectre de la dislocation de la société pointe donc à l’horizon.
Les systèmes sociaux complexes, comme les démocraties, ont moins de capacités de réactions que les individus ou les entreprises. La mondialisation intensifie cette volatilité, cette flexibilité. En effet, les entreprises doivent changer constamment pour rester dans la course. Ceci contrairement aux Etats qui ont besoin de stabilité afin d’éviter de compromettre les structures démocratiques.
Les démocraties ont besoin de s’appuyer sur des bases économiques solides pour lesquelles l’intégration dans un contexte mondial est cruciale. En effet, les avantages du libre-échange ne peuvent être exploités que si la libéralisation est acceptée par le public. Parce que l’accroissement du réseau international est aussi le résultat de décisions politiques, la globalisation est percue comme un processus irréversible et auto-géré sans aucun besoin d’accompagnement politique.
Il est important de reconnaître que les gouvernements continuent à jouer un rôle dans l’économie mondiale. Ils continueront à prélever des impôts, à réglementer et à poursuivre leurs efforts dans le domaine social. La mondialisation n’implique pas la fin des gouvernements mais une redéfinition de leur rôle. Ils vont procéder différemment en visant à être plus efficaces et en cherchant les moyens d’utiliser les marchés à leur avantage. Les gouvernements se constitueront en tant que références et non plus comme des acteurs économiques. N’oublions pas qu’il n’y a pas de marché sans Etat qui définit le contexte et les règles. L’Etat crée et maintient les paramètres au sein desquels les marchés sont actifs.
La mondialisation politique est donc en pleine mutation.
Impacts sur l’environnement social
Un développement social durable est lié aux problèmes d’égalité et de distribution du bien-être, des richesses. Dans l’économie mondiale, la production et la consommation sont devenues, elles aussi, globales. De plus, l’humanité commence à comprendre que les problèmes sociaux acquièrent aussi une dimension mondiale. Les énormes différences de revenus entre les differents pays et au sein d’un même pays deviennent plus évidentes, plus injustes et beaucoup moins acceptables. Combattre les inégalites et achever un développement social durable implique, d’une part, la redistribution des richesses et, d’autre part, le développement des individus par la formation. Si les êtres humains ont la possibilité de participer à la vie sociale d’une manière représentative, ils acquièrent de la confiance en eux et ont donc plus de chances de surmonter la pauvreté.
Les "déficits sociaux" causés par la mondialisation sont générés par deux phénomènes principaux.
Le premier est la course vers le bas (ou "dumping"). En effet, les pays sont stimulés par la concurrence ardue en matière d’investissements directs étrangers. Ils peuvent devenir très compétitifs en coupant dans les provisions sociales, comme l’éducation, la santé et les charges sociales. Ainsi, le pays peut se vanter d’avoir des impôts très bas et donc créer des conditions favorables pour les investissements étrangers. La diminution des fonds destinés aux dépenses sociales touchent plus durement les pauvres qui ne peuvent pas se permettre les frais liés à la formation, à la sante et aux retraites.
Le second est lié à l’égalité des chances. Entre les pays et au sein de leurs économies, il y existe de grandes différences entre les revenus mais aussi entre les chances à la naissance. Certaines personnes en ont beaucoup car ils peuvent accéder à une bonne formation, à des postes de travail qualifiés ainsi qu’à des opportunités sociales intéressantes. Ceci entraîne des problèmes moraux, ainsi que la destruction progressive et le sous-developpement du capital humain. De plus, on peut voir émerger des idéologies extrémistes ainsi qu’un mécontentement général dans les classes les moins favorisées.
La mondialisation invite donc à une réflexion sur la redistribution des richesses. Pour la finaliser correctement, il faut des Etats-nations forts. Un paradoxe apparaît étant donné que la mondialisation affaiblit les Etats.
Le développement technologique est significatif à la fois pour l’économie mondiale et pour le processus de mondialisation. L’amélioration des communications, en passant par les radios-téléphones des navires jusqu’aux fibres optiques, a contribué directement en aidant la mondialisation de l’économie. Les communications ont aussi favorisé l’intégration de l’économie de marché et de la démocratie.
La mondialisation technologique est donc considerée comme le coeur du processus, entraînant avec elle l’économie et la politique. Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que les développements technologiques donnent l’impulsion des changements économiques et politiques. La technologie est un courant majeur se trouvant derrière tous les progrès économiques, politiques et même culturels et environnementaux.
Ce que l’on voit maintenant est toutefois fondamentalement différent. L’intégration du développement informatique et des communications a donné un élan de croissance. Plus généralement, la caractéristique du développement technologique mène à une plus grande mobilité, et, simultanément, à une plus grande dépendance envers le secteur tertiaire au sein du processus de production.
Les formes de vies comme les plantes ou les animaux n’ont pas seulement une valeur intrinsèque mais aussi une valeur économique et pratique. Les problèmes environnementaux peuvent avoir des conséquences graves pour les êtres humaines qui se traduiront par des problèmes de santé et de pénurie de ressources.
Le concept du développement durable est devenu une référence mondiale grâce à la publication des Nations Unies intitulée "Our Common Future" écrite par une commission dirigée par Gro Harlem Brundtland. Ce rapport définit le développement durable comme un développement satisfaisant les besoins du présent sans compromettre les capacités de satisfaction des besoins des générations futures, bien que nous ne les connaissions pas encore précisement.
Le concept du développement durable implique et stimule le développement et la création de nouvelles technologies sans impact sur l’environnement. Il ne s’agit pas de réduire la consommation mais de consommer en respectant l’environnement. En effet, l’exploitation mondiale des ressources naturelles crée des risques de dommages et d’épuisement des ressources.
La mise en place du développement durable au niveau environnemental implique deux niveaux: le premier est le maintien des ressources à un niveau qui ne compromet pas la possibilité d’exploitations futures; le deuxième implique le maintien et l’accroissement de la capacité, de la qualité et de la flexibilité de l’écosystème.
L’environnement se déteriore rapidement principalement à cause de la croissance de la population et des besoins y relatifs. La croissance économique globale va de pair, mais celle des effets externes évolue avec elle. La situation reste difficle tant que les pays disposent de législations différentes concernant l'environnement.
Dans l’économie mondiale, il est économiquement attractif d’appliquer des réglementations aussi laxistes que possible et, bien que cela ne soit pas viable à long terme, on voit une nette tendance dans cette direction. En effet, la majorité des pays se concentre sur la gestion économique du pays au détriment des problèmes environnementaux. Par ailleurs ces derniers ne se limitent pas à un pays, mais sont de caractère global. De ce fait, les pays ne se sentent pas directement responsables et rejettent la faute sur les autres.
Parfois, on entend parler d’une mondialisation de la culture. Qu’est-ce que cela signifie?
On pourrait dire que le phénomène se réfère à l’"américanisation" de nos modes de consommation et de divertissement. Cette forme de mondialisation est le fruit de la mondialisation économique et technologique qui véhicule une image culturelle "américanisée".
Toutefois, la culture mondiale ne possède pas de racines. D’une part, les individus préfèrent la penser et l’imaginer en termes de clans, de villes ou même de pays plutôt qu’à un niveau mondial. Elle reste donc relativement superficielle et marginale. D’autre part, les individus sont prêts à réagir violemment contre la volonté d’unification de cet inconscient collectif. Il n’est pas possible de réduire le monde à une seule et même culture.
Pourtant une tentative de réduire le monde à un village a été ecrite par un auteur inconnu6 et publiée sur Internet. Elle nous permet de mieux comprendre pourquoi une culture globale ne peut pas exister.
"S’il était possible de réduire la population de la terre à l’état d’un simple village de 100 personnes, tout en gardant les proportions du monde actuel, cela ressemblerait à cela:
Il y aurait:
Quand on considère le monde sous cet angle, on comprend qu’il n’est pas si facile de trouver les points d’une culture commune sans annihiler les identités culturelles propres à chacun.
En Angleterre, l’observatoire mondial de l’Université de Loughborough7 défend clairement la thèse de l’impossibilité d’une culture globale unique. En effet, certains processus culturels qui soutiennent les mouvements et les flux de capitaux, de personnes, de biens, d’informations, d’idées et d’images sont devenus autonomes à un niveau mondial. Toutefois, ces flux culturels ne sont pas les produits de flux entre Etats-nations mais sont incrustés dans des processus à l’échelle globale. De plus, il est trompeur de concevoir la culture mondiale en tant qu’affaiblissement des cultures locales ou entraînant une homogénéisation mondiale. On devrait plutot considérer que toutes les cultures sont en train de résister et vont alimenter une culture mondiale à multiples facettes.
La variéte des réponses envers le processus de mondialisation font prendre conscience du peu de chances de voir émerger une culture mondiale unique.
Quelles sont les conséquences de la mondialisation? Quelles opportunités et quels risques sont sous-jacents à ce phénomène?
Afin d’appréhender le problème de manière globale, il est nécessaire d’explorer le contexte général dans un premier temps pour ensuite s’attaquer aux problèmes spécifiques de la mondialisation.
Les problèmes généraux se divisent en trois catégories:
Les trois problèmes mentionnés ci-dessus sont liés au fait que le monde ne devient plus qu’
un en termes de marché et d’information. Toutefois, les Etats agissent encore selon une base nationale. Les problèmes relatifs à la mondialisation peuvent se trouver dans divers registres: libre-échange, établissement de normes, régionalisation, égalite, écologie, sécurité et fiscalité.
Les effets négatifs
La mondialisation provoque des effets contre-productifs au sein de la société. Afin de les comprendre, il faut savoir qu’il existe trois aspects importants de la mondialisation:
Ces effets se développent en réaction à ces aspects. On peut voir, en observant le monde que la majorité des individus vivent encore dans une société qui met plus l’accent sur la collectivité, peut-être au détriment de l’individu.
Le processus d’individualisation agit en tant que réponse à la technologie et à l’économie en plein développement, car les individus veulent améliorer leur position. Les phénomènes suivants peuvent être observés et répertoriés dans les effets negatifs:
Ces phénomènes possèdent le point commun d’un changement de l’individualisme vers le communautaire; de la mondialisation vers la délimitation; de la rationalité vers l’émotion; des excès de l’efficacité vers plus d’égalité.
Comment convaincre le public du bien-fondé de la mondialisation (réactions administratives ou liées à l’Etat)?
A la lumière de ce qui a été mentionné plus haut et qui va à l’encontre de la vague de la mondialisation, mais aussi en prenant en compte les problèmes généraux déjà cités, on peut mentionner un certain nombre de mesures qui visent, autant que possible, à tempérer ces frictions et ces effets négatifs. Néanmoins, les actions qui doivent être prises dépendent essentiellement du type de problème. Les réactions administratives concernent, premièrement, la gestion et la résolution des conflits à l’échelle internationale (avec l’aide des organisations supranationales); deuxièmement, la promotion de la société civile; et finalement, le fait de donner des racines à la mondialisation sociale afin de fonder les bases d’une mondialisation éthique.
Les processus suivants sont des exemples de réactions administratives orientées vers la société:
La gestion des frictions et des effets contre-productifs déterminera le futur de la mondialisation. Conceptuellement, il y a trois possibilités.
Les réactions contre les effets néfastes de la mondialisation font partie du monde. Elles poussent les individus à manifester leur mécontentement de manière extrême, parfois violente. Par opposition à la mondialisation des images et des valeurs américaines, les individus mettent en valeur leurs origines et leur identité locale; certaines personnes vont à l’encontre de la primauté de la technologie et de l’économie, contre le matérialisme universel en insistant sur les valeurs spirituelles.
Ces réactions à contre-courant donnent au processus de la mondialisation son caractère dialectique. Certaines réactions génèrent des structures institutionnelles. Les mouvements religieux sont gonflés par le besoin de spirituel, les mouvements sociaux et les organisations non-gouvernementales sont prises d’assauts par des individus désirant se protéger des effets de la mondialisation. Ces réactions catalysent aussi, au niveau des décideurs, une prise de conscience des conditions de vie des individus participant à la société. En ce sens, elles peuvent avoir un effet régulateur.
La peur de l’étranger se matérialise au travers de groupes nationalistes extrémistes ainsi que par le biais de partis politiques conservateurs et de manifestations xénophobes. Ces institutions, renforcées par la mondialisation, gagnent de l’importance au-delà des Etats à l’intérieur de la société mondialisée.
Les réactions positives qui contre-balancent les attitudes négatives proviennent de plusieurs milieux. D’une part, il y a les industriels qui sont convaincus du bien-fondé de ce processus étant donné leur possibilité de l’exploiter pleinement. En effet, la mondialisation entraîne des effets intéressants: économies d’échelles, production à l’étranger, personnel qualifié et bon marché,… D’autre part, il y a les individus comme vous et moi qui en profitent par les prix plus bas et la diversité des marchandises ainsi que par les opportunités du marché de l’emploi et les échanges culturels.
7. Tendances, défis, obstaclesLes tendances peuvent être extrapolées à plusieurs domaines:
Les défis sont les suivants :11
Parmi les obstacles, on peut citer la résistance au changement intrinsèque à tout être humain. L’évolution doit être douce afin de ne pas le perturber. D’autres obstacles plus concrets sont les différences de cultures et d’acceptation du processus de mondialisation, les problèmes de corruption et de crime organisé à l’échelle mondiale, les problèmes tribals propres à chaque pays, la croissance de la population, les ressources limitées.
L’hostilité à l’économie de marché, la peur de la science et de la technologie, l’anxiété par rapport aux changements économiques et sociaux ainsi que la nostalgie d’un monde plus simple sont des attitudes qui s’opposent au processus de mondialisation. Les opposants partagent la même haine de l’économie de marché. L’incompréhension, le manque de vision globale et de perspectives à long terme est très souvent engendré par des conditions de vie précaires et une absence de possibilités dans des domaines sensibles comme le travail ou la famille.
La mondialisation et l’imposition d’un standard unique par l’OMC empêche les mesures protectionnistes et les barrières à l’entrée d’un marché national. Fondamentalement, cela ne plaît pas aux pays qui, d’une part, défendent leurs produits et, d’autre part, veulent pouvoir accéder librement aux autres marchés et imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas les accords. L’OMC est source de discorde car chacun veut en tirer profit et interpréter les normes dans son propre interêt.
Pour ses défenseurs, la mondialisation est un rêve d'opportunités et de prosperité. Pour ses détracteurs, elle signifie un cauchemar d'avarice et d'inégalités. Mais les deux côtés admettent que les évolutions technologiques et la libéralisation économique créent quelque chose de nouveau et d'important.
L'intégration de l'informatique et des télécommunications est en train de construire une sorte de système nerveux pour l'économie mondiale. Les entreprises sont, par conséquent, capables d'intégrer la production et de servir leurs clients partout dans le monde.
L'intégration économique mondiale est tant une opportunité qu’un phénomène inévitable. Il n'y a pas d'autre alternative logique. Même si le chemin pour y parvenir est semé d’embûches, la mondialisation semble incontournable.