La personne


Laine Gebel

Je te regarde...
Froide transparence.
Je te parle...
Mots sans appartenance.
Je te touche...
Sensation de violence.
Je te respire...
Trop de chair rance.

Jour après jour la chimie te dévore,
Morceaux après morceaux elle en raffole.
Nuit après nuit le modernisme te viole,
A l’aurore ils découvriront ton cerveau mort.

Un nouveau regard...
Perdu dans le brouillard.
Une nouvelle parole...
Mitraillée au vol.
A nouveau je te touche...
Tu trouves ça louche.
Une nouvelle respiration...
Air parfumé de poison.

Jour après jour une part de ta mémoire explose,
Par la publicité et la politique on te la remplace.
Jour après jour une part de ton humanité s’efface,
Ne vous inquiétez pas, on vous apprendra comment voir tout en rose.



©1999 Laine Gebel
Page principale